Campanie 2002 Italie
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Histoire et légende de la sirène Parthénope.
Le géographe grec Strabon raconte que le corps de la sirène Parthénope s'étant échoué sur le rivage de Mégaride (l'actuel Castel dell'Ovo), il fut recueilli par les habitants du lieu qui lui érigèrent un tombeau et lui vouèrent un culte. Ainsi, le village qui se trouvait entre Mégaride et le quartier Pizzofalcone prit d'abord le nom de la sirène, puis celui de Paléopolis (ville ancienne) lorsque fut fondée la nouvelle ville, Neapolis. Selon le mythe, c'est donc sur le corps d'une sirène que Naples aurait vu le jour. Mais l'archéologie ne dément pas la légende, bien au contraire : le résultat des recherches témoigne de la présence d'une installation grecque dédiée au culte de Parthénope sur le territoire indiqué par Strabon. La sirène y était vénérée en tant que divinité des eaux, mais aussi divinité chtonienne.
« Viens à nous! Ô Ulysse tant vanté, gloire des Achéens! Arrête ton croiseur et viens écouter notre voix... ». Tels furent les mots chantés par les sirènes au fils de Laerte. Homère ne les nomme pas mais nous dit qu'elles subjuguèrent le héros en lui faisant miroiter un plaisir et un savoir jusque-là inconnus des hommes. Une tradition postérieure au poète révèle l'existence de deux groupes distincts de trois sirènes : l'un est composé de Thelxiopéia « l'envoûteuse », Aglaopé « à la voix splendide » et Pisinoé « la séductrice ». Le deuxième groupe est celui des sirènes vénérées sur la côte tyrrhénienne méridionale, en Grande Grèce : Parthénope « la virginale » à Neapolis, Leuccosia « la déesse blanche » et Ligia « celle qui a la voix claire » en Calabre. Filles d'Achéloos, divinité fluviale au corps de poisson, les sirènes possèdent une tête de femme et un corps d'oiseau (ce n'est qu'au Moyen Age qu'on leur prêtera un corps de poisson). Elles sont expertes dans l'art de la musique et du chant et un mythe plus ancien veut d'ailleurs qu'une muse ait été leur mère.
Les récits plus récents en firent en revanche les filles et messagères de la reine des Enfers Perséphone : leurs chants accompagnés de la flûte et de la lyre avaient le don de calmer l'amertume des infortunés appelés au royaume d'outre-tombe. Déesses de la mort ainsi que de l'amour, les sirènes étaient destinées à mourir dès qu'un homme aurait échappé à leur charme. C'est ainsi qu'elles se jetèrent dans la mer après le passage d'Ulysse. De leur îlot en face de Positano (Seirenoussai, l'actuel Li Galli), Leucosia s'échoua sur le Cap Licosa près de Paestum, Ligia dériva jusqu'en Calabre et Parthénope, comme nous le savons, finit à Naples : peut-être pour marquer de son nom la nature ambiguë d'un cité et d'un peuple.
Extraits du guide MARCUS Naples